Union européenne/États-Unis La fin de la guerre du bœuf aux hormones
L’Union européenne et les États-Unis ont signé un accord pour régler définitivement leur contentieux portant sur les exportations de bœuf américain, a annoncé Donald Trump le 2 août 2019, en qualifiant l’accord « d’avancée majeure ».
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« C’est une victoire immense » pour les éleveurs américains, a estimé le président américain, affirmant que « le bœuf américain était le meilleur du monde ». L’accord de principe avait été annoncé mi-juin. Négocié au nom des 28 pays membres par la Commission avec les États-Unis et les principaux fournisseurs étrangers de bœuf, il prévoit un quota plus important pour le bœuf américain « de haute qualité », c’est-à-dire sans hormones.
Un dispositif progressif
« La première année, les exportations de bœuf américain sans droits de douane vont s’accroître de 46 %, a déclaré l’hôte de la Maison Blanche. Au cours des sept prochaines années, elles vont augmenter de 90 % supplémentaires. » La querelle sur le bœuf aux hormones remontait à 1988, quand l’Europe a interdit l’importation de viande bovine issue d’animaux auxquels ont été administrées des hormones de croissance.
En représailles, et en accord avec une décision de l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce, les États-Unis avaient imposé en 1999 des sanctions douanières sur certains produits du terroir, provoquant notamment de vives protestations en France et le « démontage » d’un restaurant McDonald’s à Millau, dans le Sud-Ouest.
30 ans de conflit
Aux termes d’un compromis en 2009, amendé en 2014, les États-Unis avaient finalement levé leurs sanctions et l’Union européenne ouvert un quota d’importation de bœuf étranger « de haute qualité », incluant le bœuf américain, tout en maintenant son veto sur le bœuf aux hormones.
Mais ce quota a surtout été utilisé par d’autres pays producteurs de bœuf, ce qui a conduit fin 2016 l’administration Obama à menacer l’Union européenne de rétablir les droits de douane de 1999. La renégociation de ce mémorandum permet aux États-Unis de se voir garantir une part du quota.
35000 tonnes de viande bovine
Dans un communiqué diffusé le 2 août, Bruxelles avait précisé que l’accord signé « est pleinement conforme aux règles de l’OMC et prévoit que 35 000 tonnes de ce quota [de viande de haute qualité] seront désormais allouées aux États-Unis, échelonnées sur une période de sept ans, le solde restant à la disposition de tous les autres exportateurs. »
La valeur des « exportations annuelles devrait passer de 150 millions à 420 millions de dollars lorsque l’accord sera pleinement mis en œuvre », ont précisé les services du représentant américain au Commerce (USTR). L’accord doit prendre effet à l’automne après approbation du Parlement européen, a également souligné l’USTR.
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